Le pays Toraja

Le Pays Toraja (Tana Toraja) est tout simplement, pour moi, la région la plus incroyable d’Indonésie ! Je suis tombé réellement amoureux de ce coin isolé.

Je vais tenter vous faire découvrir dans plusieurs articles (car un seul serait bien trop long), les traditions, les paysages, les coins à voir du Pays Toraja.

 

Aller chez les Toraja

Le Pays Toraja est niché au milieu des montagnes, comme caché du reste du monde. On y arrive après plusieurs heures de voiture sur la sinueuse route menant à Rantepao.

Les Toraja sont un peuple venu de la mer, qui s’est sédentarisé à Rantepao et dans les environs.
Ils sont essentiellement connus pour leur tradition funéraire, leur rapport avec la mort et leur maison.

 

Comment arriver à Rantepao

Pour avoir la chance d’accéder à ce monde fantastique il faut le mériter.
Pas moins de 4 taxis et 7h30 de trajet pour faire les 230 km depuis Sengkang !

Normalement, il faut rejoindre Lawawoi pour ensuite prendre un taxi jusqu’à Rantepao. Mais sur place, personne ne confirme que des taxis partent de là pour aller jusqu’à Rantepao. Voici donc comment j’ai fait :

– Sengkang (Tempe) > Pangkajene (terminal) : 1h30 de trajet pour 40 000 IDR
– Pangkajene > Rappang : 30 mn pour 20 000 IDR
À Rappang, il faut aller sur la route en direction de Bangkala. Entre l’Indo Maret et l’Alfa Midi vous avez des taxis pour Rantepao qui s’y arrêtent.
– Rappang > Makale : 4h pour 50 000 IDR
– Makale > Rantepao : 45 mn pour 15 000 IDR

Soit 125 000 IDR (en 2018)

En payant très cher, vous aurez peut-être un taxi directement pour Rantepao, mais on parle de 500 000 IDR. Le confort et la rapidité se paye au prix fort.

Je pense que rester 1 semaine c’est l’idéal, car ça permet d’assister à différentes cérémonies, visiter les lieux phares de la région, mais surtout de se perdre en scooter dans les petits villages.

 

Rantepao

Rantepao, qui est la « capitale » du Pays Toraja, est une petite ville assez étirée le long de la route principale, mais seul le centre ville a un réel intérêt (restaurant, hôtel, magasins…).

En arrivant en ville, je m’arrête immédiatement à l’office du tourisme pour prendre quelques infos, une carte et un premier sourire.

Un des quartiers que j’adore, c’est le « stade » à ciel ouvert, à 2mn à pied du centre, où il y a tout autour des petites cahutes avec des bancs et quelques points de street food. Il y a toujours des enfants qui jouent au foot, de la musique ou autres activités. Très vivant, très sympa.

Le second endroit qui est animé, c’est à l’embranchement entre la rue principale et celle qui monte à Pasar Bolu (le marché aux buffles). C’est là où il y a les restaurants et bars principaux. Facile d’accès en Becak depuis le centre (pour 5 000 à 10 000 IDR).

Se déplacer à Rantepao

On peut se balader dans la ville en Becak (pousse pousse motorisé) ou en Bemo (les mini bus bleu). Il faut savoir que les Becak ne vont pas sur la route de Pasar Bolu (contrairement au Bemo) et ils refusent d’y aller (une sorte d’accord entre Becak et Bemo pour ne pas se piquer le business). Sinon, en 15 / 20mn on traverse le centre-ville à pied.

Pour bouger de Rantepao, l’idéal est le scooter. Vous pouvez prendre des chauffeurs, mais ça revient vite cher puis vous ne pourrez pas vous arrêter où vous voudrez.

Ma première nuit, je la fais au Wisma Maria, un peu le seul dispo ce soir là… j’aurai dû réserver ailleurs et avant, car il est bien moisi…

 

Premier jour

Le matin, je suis réveillé vers 6h par des chants… et pas les enfants qui chantent au pied de l’hôtel, non, non, j’ai bien l’impression qu’il y a 200 personnes qui chantent ! Je traverse la rue, il est 6h30… et je rentre dans une église où des centaines de personnes prient en musique avec des paroles qui défilent sur 2 écrans géant… ça va durer 1h30, c’est très beau mais c’est vraiment tôt !

Je loue un scooter à mon hôtel pour 80 000 IDR la journée, puis je pars chercher un guide pour m’emmener voir une cérémonie funéraire le lendemain. Il y a plusieurs guides, plusieurs tarifs, certains parlent français (ils sont chers du coup).

La mâtiné avec mon guide + 2 scooters (le 2e est pour lui… et c’est lui qui me le loue… malin) = 400 000 IDR

 

Sud de Rantepao

LEMO

Tarif : 30 000 IDR (parking gratuit)
Temps de visite : 30mn à 45mn
Mon avis : incontournable

Je pars donc au sud pour rejoindre Lemo qui est à 8km de Rantepao. Lemo est le plus grand cimetière troglodytes du Pays Toraja.

C’est le premier site que je visite ici donc je suis très impressionné ! J’arrive devant une grand rizière illuminée par le soleil de l’après mid et sur le coté, une falaise avec ces fameuses tombes creusées dans la roche avec ces statuettes votives que l’on appelle des Tau-Tau (prononcer Tao-Tao) qui « gardent » le site.

Je prends de plein fouet ce rapport qu’ils ont avec la mort et ça va me passionner petit à petit.

J’apprends par un guide qui passait par là, qu’il ne reste plus que 2 ou 3 personnes qui savent encore creuser les tombes de façon traditionnelle dans la roche… c’est à dire, à la main !

Il y’a beaucoup de sites à voir à Rantepao.

 

TAMPANG ALLO

Le cimetière des chefs

Tarif : 20 000 IDR (parking gratuit)
Temps de visite : 20 mn
Mon avis : sympa mais pas incontournable

Je descends à 13km de Lemo pour aller voir le Cimetière des chefs. En arrivant sur place, à l’entrée du chemin, 2 enfants d’environ 6 ans me proposent d’aller voir des Baby Graves (les tombes d’enfants) pour 20 000 IDR. Le site ne vaut pas le coup (à coté de celui de Pana Graves), je me demande même si c’est authentique.

Je continu donc le chemin qui mène à la grotte de Tampang Allo et je tombe sur une grotte semi-ouverte où des sortes de sarcophage-cercueil en bois sont déposés.

Certains sont éventrés et laissent échapper les os qu’ils renfermaient. Des crânes sont posés par ci, par là, c’est assez surprenant.

Les fameux Tau-Tau nous surveillent encore depuis leur perchoir.

 

BABY GRAVES (Kembira)

Les tombes d’enfants

Tarif : 20 000 IDR (parking gratuit)
Temps de visite : 15mn
Mon avis : à éviter

Kembira n’est qu’à 2,5 km de Tampang Allo. Il s’agit normalement du plus célèbre Baby Graves de Rantepao (mais il ne vaut pas celui des Pana Graves).

Les Baby Graves sont des arbres dans lesquels ont fait un trou dans le tronc pour y déposer les ossements des bébés mort. On couvre le trou avec des fibres de palmier afin que le « bébé » puisse continuer de grandir avec l’arbre. C’est particulier mais poétique en même temps.

En y arrivant, je suis quand même un peu déçu car l’arbre s’est visiblement cassé en 2 et on ne voit pas grand chose.

 

Chercher un endroit qui n’existe pas

Quelqu’un à Rantepao m’a conseillé d’aller voir les vieilles tombes de Buri. Je prends ma carte, je trouve Buri… c’est parti !

En arrivant sur place, je tourne en rond, je demande mon chemin et personne ne comprend vraiment ce que je cherche… et pour cause… ça n’existe pas.
Le site des vieilles tombes s’appelle en réalité BORI et non BURI qui lui est à 40km de là !!!

Tant pis, je me balade et m’arrête dans un marché où visiblement personne n’a vu de touriste depuis longtemps. On me tend du poisson, de la viande, des légumes, des paquets de cigarettes et même des boucles d’oreilles… tous le monde essaie de me vendre son truc. On m’appelle Mbappé de tous les cotés.

 

LONDA

Grotte sanctuaire

Tarif : 30 000 IDR (parking gratuit)
Temps de visite : 30 mn à 45 mn
Mon avis : incontournable

La grotte de Londa est impressionnante du fait qu’elle soit complètement plongée dans le noir. Prendre un guide vous permettra de comprendre un peu mieux de quoi ça parle, mais vous pourrez vous greffer à un groupe sans problème à l’intérieur. Un type essaie de me louer une lampe à pétrole à 50 000 IDR me disant qu’il est interdit de rentrer dans la grotte sans. La lampe de poche magique du téléphone fera l’affaire (mais une plus forte ne serait pas de trop).

Je tombe nez à nez avec des cercueils ouverts dans lequel les squelettes reposent au milieu de cigarettes, bouteille de thé ou de café… les offrandes sont assez surprenantes, mais il faut s’imaginer que les locaux offrent aux défunts ce qu’ils utilisent tous les jours, comme pour donner l’impression que les morts continuent de consommer ces produits.

Plusieurs cercueils sont suspendus sur les flancs de la grotte et les Tau-Tau nous surveillent toujours… ceux la sont assez réalistes… flippant !

 

KE’TE’KESU

Village de Tongkonan

Tarif : 30 000 IDR (parking gratuit)
Temps de visite : 1h30
Mon avis : incontournable

Ke’Te’Kesu est un ancien village Toraja au bord d’un étang où l’on peut voir des Tongkonans (les célèbres maison Toraja) et une grotte sanctuaire où seraient « déposés » des chefs. On peut entrer dans les Tongkonans si elles sont ouvertes. C’est assez petit, environ 15m2 même pas… il faut s’imaginer que des familles y vivent à plusieurs.

Ces maisons (les Tongkonans en général) ont la particularité de ne pas pouvoir être acheté ou vendu. Uniquement sur héritage familial.

Lire l’article sur les Tongkonans

 

Fin de la première journée

Je retourne à Rantepao en fin de journée et je change d’hôtel. Je m’installe au Pison Hotel qui est bien mieux et qui est un point de rencontre entre touristes et guides. Donc si vous cherchez un guide, sans être dans cet hôtel, allez-y le matin entre 8h et 9h30 et le soir à partir de 19h.

Pour 220 000 IDR la nuit, vous avez le confort : eau chaude, lit double, PQ, serviette, savon et Wifi.
Le staff est vraiment aux petits soins !

Je vais tester le See Food Z Cofee (au début de la rue menant à Pasar Bolu) qui a un Mie Goreng Kering et un Nasi Goreng Siput vraiment très bon (oui j’avais faim !). Compter 33 000 IDR chacun.

Pour résumer mon premier ressenti et la faire courte : je devais rester 3 jours et je vais finalement pousser jusqu’à 6 !
Les gens sont vraiment gentils, les paysages sont magnifiques, la culture riche et surprenante, chaque village a son lot de surprises… vraiment un coup de coeur en une journée !

 

JOUR 2

BORI
Sanctuaire

Tarif : 30 000 IDR (parking gratuit)
Temps de visite : 1h
Mon avis : incontournable

Avant de retrouver mon guide pour aller voir une cérémonie funéraire, je vais sur le site de BORI à… Bori ! Le bon cette fois !
Un site avec d’énormes mégalithes et des tombes troglodytes. Le soleil du matin (il est 8h) avec la petite brume donne un coté très mystique au lieu !

Le site accueillait à l’époque des sacrifices d’animaux.

En passant par un petit chemin à gauche, on remonte vers les fameuses vieilles tombes troglodytes qui seraient les plus vieilles du Pays Toraja : 500 ans (continuez encore après les premières tombes, il y’en a d’autres).

En sortant du site par l’arrière, en passant devant les tombes troglodyte récentes (1987) et en remontant en direction des « 200 buffalo horns » on tombe devant une Tongkonan avec beaucoup de cornes de buffles (est-ce la 200 buffalo horns ?).

 

Cérémonie funéraire

Avant de lire cet article, n’y voyez aucun voyeurisme. C’est assez surprenant et j’avais du mal à l’imaginer avant, mais les locaux sont contents de partager ces moments avec nous et parler de la mort et la montrer n’a rien de choquant pour eux.

Je retourne à Rantepao pour retrouver mon guide. On part pour  le village de Landga, pour la cérémonie d’une femme de 84 ans décédée l’année dernière.

Les cérémonies funéraire des Toraja sont les choses à faire à Rantepao pour comprendre comment les Toraja vivent. C’est assez complexe, du coup j’en parle plus longuement et en détail dans cet article : Les cérémonies funéraires des Toraja.

En arrivant sur place, on est environ 500 à 600 personnes assistant à la cérémonie. Beaucoup de personnes des villages alentour et de la famille (dont certains viennent de Papouasie)

Une tente est dressée sous laquelle des morceaux de buffle fraichement coupés (il y a une petite heure) reposent parmi les mouches. Un enfant s’amuse avec la tête de buffle, comme si c’était un jouet. Ce buffle est celui qui est sacrifié et non mangé (il emporte l’âme de la personne au paradis).

Je fais le tour du lieu avec le guide, on voit les cuisines où les cochons finissent de se faire découper, le Pa’ Piong (viande + légumes + riz, le tout mijoté dans un morceau de bambou) cuit tranquillement et le « speaker » énonce le nom des personnes venues à la cérémonie (ce passage dur environ 1h…).

Le cercueil et « sarcophage » trône au milieu de la cours, pendant que l’on est invité à s’asseoir dans les abris pour manger.

Les enfants courent autour du sarcophage, pendant que les hommes commencent à se réunir en ronde en chantant autour du cercueil.

Quelques minutes plus tard, le cercueil est soulevé pour partir faire une sorte de procession en dehors du site, puis ensuite revenir le tout dans un brouhaha de cris de joie, de sifflet et de jet d’eau.

Les drapeaux / tissus blanc devant une maison, signifient qu’un décès a eu lieu.

 

INFOS

Les Toraja vivent avec un système de caste (4 au total) et le moyen de l’exprimer visuellement est leurs maisons (taille, couleur…), mais également au nombre de cornes de buffle accroché sur le pilier central. Je vous explique :

Lors du décès d’une personne (le défunt est d’ailleurs considéré comme malade et non morte), la famille doit organiser des funérailles. Celles-ci étant très onéreuses, le temps de rassembler les fonds peut être très rapide, comme très long (en fonction de la richesse de la famille). Cela peut prendre entre 1 an ou … 15 ans ! C’est là où commence leur surprenante culture.

Durant ce temps, le corps n’est pas enterré, il est momifié. Il sera gardé par la famille durant le temps nécessaire pour récupérer l’argent pour les funérailles.

Lors de ses funérailles qui peuvent durer entre 3 jours et 2 mois (en fonction de l’importance de la personne dans la hiérarchie Toraja), ils sacrifient des buffles et cochons. Plus les invités auront offert de buffles, plus vous avez de l’importance (et d’amis…). Donc le fait d’afficher ces cornes de buffles sur les maisons, montre l’importance des  personnes qui habitaient là.

Plus vous aurez de monde, d’animaux sacrifié, etc. plus votre âme aura une place importante à Puya (paradis).

 

 

LAC KOLAM ALAM LIMBONG

Lac

Tarif : 30 000 IDR (parking gratuit)
Temps de visite : 30 à 45 mn
Mon avis : endroit sympa mais pas incontournable

Le lac de Kolam Alam Limbong (Littéralement : Piscine naturelle de Limbong) est un endroit un peu caché mais sympa à faire. J’étais tout seul à ce moment là et comme c’est un lac entouré de falaise, c’est très calme.

Dommage de devoir payer pour voir un étang, mais bon…

 

MARANTE

Je remonte au dessus de Rantepao pour aller à Marante, il parait qu’il y a des paysages sympa et des tombes troglodytes.

En effet, les rizières à pertes de vues sont sympa à voir avec le soleil couchant, mais les tombes troglodytes ne sont pas incroyables. J’emprunte un petit chemin pour me balader dans les rizières et la je tombe sur Sulum, un agriculteur qui est en train d’empiler des bouquets de riz pour faire une grande motte. Je lui propose donc de l’aider, ça le fait rire et sa femme encore plus. Visiblement, je suis assez nul sur l’empilage traditionnel de bouquet de riz (un système de rotation en étoile… pas compris…) donc il me charge de lui ramener simplement les bouquets.

 

Jour 3

NORD DE RANTEPAO

Les scooters au Pison Hotel ne coûtent que 50 000 IDR la journée. Je pars donc dans le nord de Rantepao en commençant la journée par aller au marché aux buffles de Pasar Bolu.

PASAR BOLU
Marché aux buffles

Tarif : Gratuit
Y aller : Prendre un Bemo pour Pasar Bolu. Compter 5 000 IDR le trajet)
Quand y aller : Mardi (certains) et samedi (je crois)
Mon avis : incontournable

Pasar Bolu est le plus gros marché d’animaux du Pays Toraja. En y allant, je croise des dizaines de camions qui vont et viennent avec des buffles ou cochons qui viennent d’être achetés ou qui vont être vendus. Les buffles qui sont vendus, ne le sont pas pour être mangé, mais pour les cérémonies (je l’explique dans le passage des buffles sur l’article des cérémonies funéraires Toraja).

La grande esplanade est dédiée aux buffles, puis au fond, les cochons ; Qui sont allongés sur leur support en bambou, ficelés, en attendant d’être vendus. Les coq ne sont pas loin à coté, dans des paniers.

Des combats de coqs discrets sont improvisés, car interdit. Les combats de buffles sont par contre, eux, autorisés.

Les bêtes sont traitées comme de la vulgaire marchandise, les cochons sont mis dans des sacs, pour les plus petits ou posés sur le porte bagage d’un scooter.

 

LES ROUTES DU NORD

Aprés Pasar Bolu, je roule vers Pangli Palawa. Autant dire qu’il n’y a rien à voir la bas à part une belle grande Tongkonan.

Un peu plus loin, à Palawa, il y a quelques Tongkonans qui valent le coup d’être vues et il y avait un grenier qui était en train d’être fabriqué quand j’y suis passé.

À Palawan, je suis arrivé en plein préparation de cérémonie. Il y avait un cheval et une biche (ce qui est rare) et également un Spotted Buffalo (Les buffles blanc aux yeux bleues), ce qui signifie que la caste de la personne décédée est très importante. Le lieu est magnifique avec une enfilade de Tongkonans (à voir quand il n’y a pas de cérémonie).

 

Plus haut, à Batukianak, je tombe par hasard sur un énorme terrain avec 21 greniers… Le chemin est assez compliqué pour monter jusqu’à la haut, mais ça vaut le coup d’y jeter un oeil. Ça doit appartenir à une famille d’agriculteur.

La longue route sinueuse pour rejoindre Batutumonga me fait passer par un viewpoint juste incroyable : Tinimbayo !
Une vue magnifique sur toute la vallée de rizières !

 

BATUTUMONGA

Le view point de Batutumonga est l’un des plus prisés du coin, mais je n’y ai jamais croisé grand monde donc c’est plutôt agréable.

 

PANA GRAVES

Tombes troglodytes et Baby Graves

Tarif : 40 000 IDR
Temps de visite : 20 à 30 mn
Mon avis : incontournable

En redescendant de Batutmonga vers Rantepao, je m’arrête aux Pana Graves, qui ne sont pas vraiment indiquées. Je passe donc entre 2 rochers qui semblent ouvrir un chemin et amène à un promontoire à partir duquel on voit un énorme rocher dans lequel sont creusées des tombes. Il y a également un Baby Graves assez impressionnant car très bien conservé.

Ce site est caché dans la forêt à l’ombre des arbres, c’est assez impressionnant.

Je me rends compte qu’il existe plus bas une entrée officielle et que le site est normalement payant (40 000 IDR).

 

Pa’ Piong de Rimiko

En rentrant à Rantepao vers 18h, je vais au restaurant Rimiko pour commander un Pa’ Piong pour le soir même (ça nécessite 3h de cuisson donc il faut le commander).

C’est un plat traditionnel Toraja à base de poulet ou cochon, du riz et des légumes, mijoté pendant 2 à 3h dans un bambou. Une tuerie !
Celui des Rimiko est à 55 000 IDR et ça vaut le coup de l’essayer.

 

Singki’ Hill

Singki’ Hill est le viewpoint de Rantepao, on y voit toute la ville.
Ca ferme à 17h, mais il n’y a pas vraiment de barrière, donc en passant discrètement on peut se retrouver en haut tout seul.

Le coucher de soleil sur la région est vraiment joli à voir.

 

JOUR 4

Petit trek dans les rizières de Batutumonga

J’ai booké la veille un trek avec la patronne du restaurant Rimiko avec qui je discute tous les soirs. Le but est d’aller dans les rizières et rejoindre Batutumonga à pied. Suri, c’est une petite dame qui semble avoir 50 ans mais qui dit en avoir 38.

Le rendez-vous ai donné, on prend un Bemo en direction de Sa’dan.

La première partie monte pas mal, on passe devant le spot des 21 greniers que j’ai vu hier. Après 15mn, je vois que Suri est au bout de sa vie, donc on fait une pause. Au bout d’une heure, on a fait 6 pauses… je sens que Suri va me claquer dans les doigts et que cette journée va être longue. Moi qui aime bien marcher, j’ai l’impression de faire le tour du village avec ma grand-mère…

Les rizières sont sympa, mais finalement, ça peut se faire sans guide.

On redescend en passant devant les Pana Graves et on s’arrête dans la maison en face qui appartient au « gérant » des Pana Graves. On discute, il me montre ses objets d’art qu’il sculpte lui même, puis souhaite me présenter sa femme.

Sa fille me fait entrer dans la maison et ouvre une porte qui donne sur… un cercueil ! Sa femme est décédée l’année dernière et il m’explique qu’il va avoir besoin de 15 ans pour réunir l’argent nécessaire à la cérémonie.

Conclusion : le trek est sympa à faire, mais sans guide c’est jouable. Il faut juste se faire déposer à Sa’Dan et compter 5h à 6h de marche.

 

JOUR 5

LOLAI

Suri m’a parlé d’un endroit appelé Lolai à 15km de Rantepao et qui n’est pas indiqué dans les différents trucs que j’ai lus. Le lever de soleil est apparemment à faire car on serait au dessus des nuages. Le spot n’est pas à coté, donc je loue un scooter la veille au soir pour partir à 4h30. Maps.me m’indique un chemin… c’est parti.

La mauvaise nouvelle, il est 4h30 et je me rends compte qu’il n’y a quasi plus rien dans le réservoir… à ma grande surprise, je trouve une station artisanale ouverte à cette heure la (la fille était encore en robe de chambre…).

Je file vers Lolai et je me rends compte que la route est plus ou moins un cul de sac qui fini en chemin de terre… demi tour ! Le second chemin sera pareille…

Le 3e chemin est finalement le bon, en asphalte tout neuf. Il est 5h30… le soleil ne va pas tarder à se lever ! Je roule dans une purée de poids, l’humidité de la forêt remonte et rend la visibilité nulle à 5m… Nuit + scooter + brouillard… combo gagnant.

Le bon chemin

Il faut prendre la route qui monte dans le village de Saloso et qui passe à droite du Mont Buntu Maruang puis du Mont Buntu Mamullu.
Arrivé à Lolai, il faut prendre tout de suite à droite, une petite route qui descend en passant sous une arche en bois. À 100m, on arrive à une barrière ou il faut payer 20 000 IDR puis remonter jusqu’au viewpoint.

Il faut y être pour 5h15 pour chopper les premières lueurs. Donc partir à 4h / 4h15 de la ville car il y a 1h de route.

La vue est juste magnifique ! On doit être une trentaine de personne, il n’y a que des locaux… Suri a raison, on est littéralement au dessus des nuages, avec le soleil qui se lève au fond et la brume qui s’échappe de la forêt en contre bas.

Le thé et les beignets de banane servit par la petite vendeuse au prix de 5 000 IDR sont justes parfait ! Le plus beau petit-déjeuner du monde !

 

EST DE RANTEPAO

TREK DE 5H

À l’Est de Rantepao il y a de belles balades à faire aussi, on passe de rizière en forêt, donc plutôt agréable.

Après un petit-déjeuner à l’hôtel, je pars à 10h pour le site des pierres Mégalitihques de Rante Karassik… bon… ça ne vaut pas vraiment le coup, c’est à 5mn de l’hôtel donc j’ai pas non plus perdu mon temps. Je vous conseille d’aller voir le site des pierres Mégalithiques à 100m au-dessus des Pana Graves à Ranteria ou celles de Bori (voir plus haut dans l’article).

Bentu Pune, qui est sur le chemin de mon trek est censé abriter 2 magnifiques Tongkonans. Comme ce n’est pas indiqué, je ne sais pas si ce que j’ai vu est Buntu Pune, mais beaucoup de Tongkonans déjà vues sont bien plus impressionnantes.

Mon trajet va jusqu’à La’ Bo et bifurque par un petit chemin entre forêt, colline et rizières jusqu’à Tondon, Rantepaku, Tallun Lipu pour finir au niveau de Pasar Bolu. Les 25km se font en 5h et prévoyez de quoi manger et boire, car il n’y a pas beaucoup de stand de nourriture jusqu’à la fin.

 

JOUR 6

TREK DANS LES RIZIÈRES

Aujourd’hui c’est un gros trek que je prévois, avec un guide : Jacob.

On part à 8h pour 1h de Kijang en direction de la montagne (on appelle ces gros 4×4, Kijang, car ce sont des… Toyota Kijang… tout simplement).

Le point de départ est le village de Kapalapitu situé à 1500m d’altitude. Le trek est vraiment sympa car on est seul au monde et Jacob passe par des chemins qu’il taille au coupe-coupe, on est vraiment en pleine aventure.

On passe dans les rizières où seuls les agriculteurs et buffles marchent. La route est très loin maintenant et le calme et la beauté des rizières sont au rendez-vous.

Les trous dans les rizières sont des pièges à poissons. Quand les agriculteurs évacuent l’eau des rizières pour la moisson, les poissons, qui y ont grandi, se réfugient dans le seul endroit assez profond pour eux… il reste plus qu’à les pêcher à la main… malin !

 

Départ de Rantepao

Toutes les bonnes choses ont une fin et cet incroyable passage au pays des Toraja n’échappe pas à la règle.

Les Indonésiens ne sont pas très bus de nuit mais les routes de Sulawesi sont vraiment longues et on peut rejoindre Makassar depuis Rantepao en 9h via un bus de nuit donc très pratique. J’ai choisi la version couchette pour 210 000 IDR via l’agence Bus Bintang Prima (vraiment bien) et je dois dire que c’est confortable. Ce sont de vrai couchette avec 2 oreillers et un plaid.

Le départ se fait à l’heure (surprenant), à 20h30, au niveau de l’agence (en face du poste de police). Le trajet est un peu étrange parce que dans mon sommeil, je suis bringuebaler sur ma couchette… sensation bizarre mais ça passe…

Pas d’inquiétude quant à votre arrêt, le chauffeur sait où vous vous arrêtez et vient vous réveiller.

La suite de mon voyage : Pantai Bira, le paradis sur Sulawesi

 

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BOITE À INFOS

# COMMENT Y ALLER ?

Depuis Makassar : Bus de nuit de 9h (beaucoup font ça)

Depuis Sengkang (Lac Tempe) : En voiture

– Sengkang (Tempe) > Pangkajene (terminal) : 1h30 de trajet pour 40 000 IDR
– Pangkajene > Rappang : 30 mn pour 20 000 IDR
– À Rappang, il faut aller sur la route en direction de Bangkala. Entre l’Indo Maret et l’Alfa Midi vous avez des taxis pour Rantepao qui s’y arrêtent.
– Rappang > Makale : 4h pour 50 000 IDR
– Makale > Rantepao : 45 mn pour 15 000 IDR

 

# TEMPS SUR PLACE :

5 jours / 6 nuits

 

# OÙ MANGER ?

1. Rimiko : Top. Steak de buffle / Pa’ Piong poulet (55 000 IDR), à commander 3h avant / Babi Pamarrasan (45 000 IDR – Porc + légumes dans une sauce noir)
2. See Food Z Cofee : Top. Mie Goreng Kering et Nasi Goreng Siput (33 000 IDR) / Le staff est sympa et certains soir il y a des concerts.
3. Café Aras : À fuir. Ultra bruyant (le staff crient entre le rez-de-chaussée et la mezzanine pour se parler… un enfer).
4. Pias : Bof. Restaurant de l’hôtel Pias Hotel où il faut réserver le matin pour le soir. Ca n’est pas très bon, c’est assez cher… ça ne vaut pas la peine du tout.

 

# QUOI FAIRE ?

Voir l’article : Rantepao – Quoi faire

 

# BUDGET RANTEPAO (5 jours / 6 nuits)

– Restaurant : 530 000 IDR
– Hôtel : 1 670 000 IDR
– Location de scooter : 360 000 IDR (80 000 IDR / jour)
– Essence : 100 000 IDR
– Visite site : 210 000 IDR (moyenne de 20 000 IDR / site)
– Guide + trek : 2 000 000 IDR
– Taxis depuis Sengkang : 130 000 IDR
TOTAL : 5 000 000 IDR (285€)

 

# MON ORGANISATION

JOUR 0
– 15h30 : Arrivé à Rantepao
– Après-midi : visite de la ville

JOUR 1
– 8h > 12h : Visite des villages du sud puis Lemo, Tampang Allo et Baby Graves de Kembira
– 13h > 18h : Balade vers Buri puis Londa et Ke’ Te’ Kesu

JOUR 2
– 8h à 9h : Visite de Bori
– 10h > 14h : Cérémonie funéraire
– 14h > 15h : Visite de Kolam Alam Limbong et alentours de Marente

JOUR 3
– 9h > 18h : Visite du Nord de Rantepao, Batutumonga, Tinimbayo, Pana Graves et Singki’ Hill

JOUR 4 : Trek dans les rizières avec Suri

JOUR 5
– 4h30 > 7h : Lever de soleil à Lolai
– 10h > 16h : Trek dans l’Est de Rantepao 

JOUR 6 :
– 8h > 14h : Trek  dans les rizières avec Jacob

 

# MAP