Peaks of the Balkans, un trek au cœur des Balkans qui traverse le Monténégro, l’Albanie et le Kosovo, peu connu et pourtant incroyable !
Je vous raconte cette « petite balade » qui n’a pas été de tout repos !
Tout savoir sur le Peaks of the Balkans
- 1 Tout savoir sur le Peaks of the Balkans
- 2 Qu'est-ce que le Peaks of the Balkans ?
- 3 Préparer le trek Peaks of the Balkans
- 4 Prendre un permis transfrontalier pour le Peaks of the Balkans ?
- 5 Arriver à Plav
- 6 Étape 0 - La forêt de Plav
- 7 Etape 1 – Forêt de Plav vers Vusanje
- 8 Etape 2 : Vusanje - Theth
- 9 Étape 3 : Theth - Valbona
- 10 Étape 4 : Valbona - Cerem
- 11 Étape 5 : Cerem - Doberdol
- 12 Étape 6 : Doberdol - Milishevc
- 13 Étape 7 : Milishevc – Reka e Allagës
- 14 Étape 8 : Reka e Allagës – Drelaj
- 15 Étape 9 : Drelaj – Lac de Liqenat
- 16 Étape 10 : Lac de Liqenat - Babino
- 17 Étape 11 : Babino - Plav
- 18 Rejoindre Vusanje
- 19 Retour à Podgorica
- 20 Conclusion sur le trek Peaks of the Balkans
- 21 F.A.Q du Peaks of the Balkans
Qu'est-ce que le Peaks of the Balkans ?
Le Peaks of the Balkans est un trek traversant le Monténégro, l’Albanie et le Kosovo sur 200 km. Il se fait entre 10 et 12 jours.
Sa principale difficulté est les forts dénivelé positif et négatif tous les jours. Une moyenne de 1000 de D+ et 1000 de D- par jour.
Préparer le trek Peaks of the Balkans
Où est-il ?
Les Balkans se situent en Europe de l’Est. Cette région du monde regroupe 13 pays : Albanie, Bosnie, Bulgarie, Croatie, Grèce, Kosovo, Macédoine du Nord, Monténégro, Roumanie, Serbie, Serbie, Slovénie, Turquie.
Le trek Peaks of the Balkans est une grosse boucle dans la région où se rejoignent ces trois frontières.
Besoin d’un visa ?
Non, si vous avez un passeport européen vous n’avez pas besoin de visa pour faire le Peaks of the Balkans.
Le trek en quelques chiffres
- Temps : 10 à 12 jours
- Distance : 200 km
- Dénivelé positif : 10 000 m
- Dénivelé négatif : 10 000 m
Quand y aller ?
Entre juin et septembre c’est l’idéal pour faire le Peaks of the Balkans.
Juillet / Aout sont les mois les plus chargés en randonneurs. Mais honnêtement… j’ai dû croiser 10 personnes sur le chemin et c’est tellement grand qu’on ne se voit pas la journée.
En aout, je n’ai eu que 4h de pluie en fin de journée sur 12 jours. Il faisait entre 20 et 35 degrés, donc des conditions incroyables.
Mi mai ça reste jouable, mais il faut s’attendre à des parties enneigées et/ou glacées.
En hiver, toutes les parties du trek ne sont pas ouvertes.
Où commencer Peaks of the Balkans ?
Je pense que l’idéal est de commencer à Plav.
Ça fait arriver à Podgorica (Monténégro) puis un bus de 3h30 jusqu’à Plav. Ce qui est plus simple/rapide qu’en passant par Tirana (Albanie) ou Pristina (Kosovo).
Depuis l’aéroport de Podgorica, prendre un taxi (15€ pour 25mn) jusqu’à la gare de bus, puis prendre un bus (15€ pour 3h30) jusqu’à Plav.
Dans quel sens faire le trek ?
Dans le sens Plav, Albanie et Kosovo permet d’avoir tous les beaux paysages face à soi en marchant. Certains dénivelés négatifs sont plus faciles à gérer dans ce sens.
Où dormir ?
- Tente : il y a beaucoup d’endroit pour planter sa tente. Ils ne sont pas contre, mais compte sur vous pour ne pas faire n’importe quoi.
- Refuge : à chaque fin d’étape (voir entre), il y a des villages. Vous trouverez donc toujours des guesthouses / refuges pour vous loger et nourrir. Ils ont tous des couvertures.
Prendre un permis transfrontalier pour le Peaks of the Balkans ?
Ce permis vous permet de traverser les différentes frontières. C’est un point sur lequel j’ai buté en préparant ce trek.
Le fait d’avoir un passeport européen ne vous permet de vous affranchir du permis transfrontalier.
Il est fait pour permettre aux polices de comptabiliser le nombre de personne sur le territoire et d’assurer vos dates d’arriver et départ (alors qu’on est exempté de visa…). Ca s’entend pour le comptage… mais pourquoi le faire payer (sachant qu’il n’est pas nécessaire si vous êtes en voiture) ? Pourquoi ne pas faire juste un « permis » que l’on déclare et que l’on fait tamponner aux frontières ?
Bref, c’est à mon avis un moyen de se faire un peu d’argent. Sachant que pour le Kosovo et l’Albanie le permis est gratuit.
Passer par une agence pour le permis ?
La complexité est qu’il faut soit passer par une agence en ligne come Zbulo (ça vous coutera entre 25 et 50€) soit le faire vous même et dans ce cas il faut le faire sur place (payer dans un bureau de poste et retirer votre permis à un poste frontière). Autant dire que ça peut prendre 24h à 48h. Le délai pour déposer le dossier est entre 8 et 2 semaines avant votre voyage.
Je crois que l’amende est de 300€ si on se fait attraper.
Mais ils ne vont pas payer un douanier pour contrôler 5 randonneurs et 1 lapin qui boite.
Mon avis : je ne l’ai pas fait.
Sur tout le Peaks of the Balkans, je n’ai jamais croisé de police aux frontières et le dernier poste à Plav, je l’ai évité.
Budget pour faire le Peaks of the Balkans
Quasi tous les refuges incluent le dîner, le petit-déjeuner et un lunch pack pour le midi.
Dans les supermarchés à Plav, les prix sont assez identiques qu’en France.
- Avion : 479€
- Transport (taxi/bus) : 73€
- Hebergement : 227€
- Course : 60€
- Nourriture Lyophilisé : 125€
- Assurance Chapka : 58€
- Parcs nationaux (Monténégro) : 16€
- Total : 1038€
Au Monténégro, dès que vous passerez dans un Parc National, vous devez payer une entrée à 3€ pour la journée. Une personne dans un cabanon ou à l’arrière de sa voiture vous vendra un billet (gardez bien le billet et le reçu ensemble).
Camper ou pas camper ?
À refaire, je ferais que du refuge.
Déjà parce qu’il y en a à chaque fin d’étape et puis ça permet d’économise un sacré poids (duvet, tente, réchaud, matériel, nourriture, etc.). Environ 8 kg.
Maintenant, la tente m’a permis de dormir en forêt et au bord du lac Leqinat. Mais est-ce que ça vaut les 8kg de bagages supplémentaires ? Pas sur…
Quel matériel emporter ?
Short, pantalon de marche (en cas de journée froide), tee-shirt, chaussure de marche, claquette, chaussette de marche, gourde (+ moyen de filtrer l’eau), casquette, sac à viande.
Ne pas oublier : crème solaire, biafine, labello, compeed, smecta (on ne sait jamais), lampe de poche, lunette de soleil (les longues marches dans les cailloux blancs sont épuisant).
Attention, là-bas ils ne vendent quasiment que des bonbonnes de gaz à percer (pas de système à vis).
Carte du Peaks of the Balkans
Arriver à Plav
Podgorica
Pour commencer le trek Peaks of the Balkans, j’ai choisi d’arriver par le Monténégro. Moins de vols, mais la liaison entre l’aéroport et Plav est plus simple qu’en passant par l’Albanie ou Kosovo.
L’aéroport de Podgorica est petit, donc en 20mn je suis déjà sorti. Pratique !
Il y a des services de taxis officiels et de vente de carte SIM (valable dans les Balkans) à l’aéroport, qui vous permettent d’avoir de la data durant votre voyage.
De l’aéroport jusqu’à la gare de bus, il y a 20mn en taxi. Mon chauffeur a fait la légion étrangère, il me montre ses photos prises durant ses entrainement. Maintenant il est taxi + combattant MMA… bienvenu au Monténégro !
La gare de bus est petite, vous ne vous perdrez pas. Il faut la traverser, donner son ticket et passer les tourniquets.
L’idéal est d’acheter son ticket de bus en avance sur Busticket (choisissez Podgorica vers Plav, la date et hop) et l’imprimer. Au pire, au guichet de la gare routière, ils peuvent vous l’imprimer.
Il y a environ 5 bus par jour entre 8h30 et 17h.
Si vous avez un deuxième sac, il faut compter 2€ de plus (en espèce) au chauffeur.
Plav
Le bus a été rapide, car il n’a mis que 3h. J’étais le seul étranger dans le bus… ça vous donne une idée de la popularité du trek. Ça me rassure.
Arrivant à Plav à 16h30, je me dis qu’il me reste du temps avant la nuit (20h) donc je fais quelques courses chez IDEA (du gaz et un réchaud car ils ne vendent que des bonbonnes à percer et moi c’et à vis) et je m’avance sur l’étape de demain.
Plav est une petite ville plutôt chouette au bord d’un lac. Il fait un bon 30 degrés.
Étape 0 - La forêt de Plav
- Temps : 2h
- Distance : 14km
- Dénivelé positif : 700 m
- Dénivelé négatif : 1100 m
- Accès à l’eau : à Plav et à l’air de jeu (à 2,5km). Accès à l’eau difficile demain.
Le début n’est pas super bien indiqué. Il faut prendre la rue Vojnoselska et juste après le cimetière (sur votre droite), le sentier part sur la gauche.
Pour se repérer, vous aurez tout le long du trek des marques sur les arbres ou cailloux : un rond blanc avec centre rouge, rond rouge avec centre blanc, 3 traits rouge et blanc. Suivez ces signes.
Le sentier monte tranquillement jusqu’à l’air de jeu. Petite mise en jambe pour me décrasser et régler le sac. Puis juste avant la forêt ça grimpe bien.
A l’air de jeu, il y’a un point d’eau, profitez-en. Vous aurez peu d’accès à l’eau potable demain.
L’entrée dans la forêt donne l’impression de vraiment commencer le trek. Ça grimpe doucement et je décide de planter ma tente juste avant la nuit dans un virage du chemin.
Cette marche m’aura fait gagner 7km, 2h et 500m de dénivelé positif sur la grosse étape de demain. Ce n’est pas rien vu ce qu’il m’attend.
Etape 1 – Forêt de Plav vers Vusanje
- Distance : 14km
- Dénivelé positif : 700 m
- Dénivelé négatif : 1100 m
- Accès à l’eau : 2 cours d’eau + la ferme à la fin (attention car troupeaux dans le coin).
Premiers pas sur le Peaks of the Balkans
La nuit était bonne. Je pense qu’un sanglier est venu rôder autour de la tente vu le bruit et grognement. Un ours aurait été moins bruyant.
Dès le début ça grimpe ! Je sens que mon 2e sac est une erreur et que je suis un peu trop chargé (22 Kg avec l’eau).
Mon petit sac avant, trop chargé pour sa robustesse, commence à donner des signes de fatigues… ça ne sent pas bon du tout.
Je marche 45mn avant d’arriver au niveau d’un troupeau et d’une ferme isolé (Gropa Memina à 1750m).
J’ai fait l’erreur de croire en la présence de tous les cours d’eau présents sur mes cartes, mais beaucoup sont à sec à cette période. Donc j’ai déjà plus qu’un litre en stock.
Je dois garder 500 ml par jour pour ma nourriture lyophilisé donc je dois trouver de l’eau.
Un petit cours d’eau descend de la forêt en contrebas de cette ferme. Malgré le troupeau autour, je décide de remplir cette eau, la filtrer 2 fois avec mon Steripen et de la garder pour la nourriture (eau qui sera donc bouillie).
Après cette pause… et bien ça monte encore ! Surprenant non ?
À l’attaque du Bora Peak
La marche jusqu’au sommet du Borit fait travailler les jambes. Cette ascension dans la roche et les fleurs m’offre ma première vue sur les montagnes de la région !
Les fleurs roses, qui m’accompagneront tout le long du trek, sont très prisées par les abeilles. Sachez qu’il y en a beaucoup (d’abeilles) sur le trek.
Ça fait du bien un peu de plat ! La marche jusqu’au sommet du Bora est calme, avec une vue à 360°. Il m’aura fallu 2h pour grimper jusqu’au Bora.
C’est pour moi une des balades les plus chouettes du Peaks of the Balkans, avec l’étape entre le lac de Liqenat et Babino.
La descente est chouette et il y a quelques moutons et des chevaux. Avant la dernière descente, une petite ferme propose à manger et boire (café, thé, soda), ça fait tellement du bien !
Vusanje
Il ne reste plus que 4km avant Vusanje… c’est une bonne première étape !
De beaux paysages et des vues incroyables.
Le soir, je pose mon sac à la Guesthouse Alpet. La famille est adorable, la mère parle anglais. Ils ont 2 cabanons dehors sinon on peut planter la tente.
Elle voit que mon sac est en train de lâcher et sa fille vient m’offrir son ancien sac d’école pour que je puisse finir le trek ! Adorables !
Du coup, j’en profite pour lui demander si je peux laisser un peu d’affaires pendant 10 jours, car je ne pourrais pas continuer avec ce poids. J’y laisse donc 4 kg (drone, objectif, fringue, etc.)
Etape 2 : Vusanje - Theth
- Distance : 22km
- Dénivelé positif : 1100 m
- Dénivelé négatif : 1400 m
- Accès à l’eau : non
J’ai partagé un cabanon avec 2 suisses de 60 et 55 ans. La femme nous avertit que nous ne trouverons pas d’eau sur cette étape. Bon à savoir.
Je pars en direction de la frontière Albanaise. Curieux de savoir à quoi ça ressemble et si le fait de ne pas avoir de permis transfrontalier (ou « permis de franchissement des frontières ») va être embêtant. Ce sera comme ca sur chaque frontière du Peaks of the Balkans.
Le lac Ropojan est complètement à sec à cette période, car il fait chaud et il n’y a plus de neige pour l’alimenter (il n’est qu’à 1250m d’altitude).
Passage de la frontière Albanaise
La frontière Albanaise est juste après… et ça n’est qu’un petit panneau rouge au milieu des fleurs. Étonnant. Je m’attendais à une petite guérite, comme pour l’accès au parc national.
Ce premier tronçon grimpe tranquillement puis c’est plat (et vachement joli) jusqu’à la ferme isolée, puis ça descend et grimpe bien jusqu’au col Peja (Pejes) (1742m).
Juste avant la ferme, il faut grimper sur les rochers dans le lit de la rivière pour arriver au plateau derrière.
Sur maps.me, ils disent que l’on passe dans des éboulements. Pas d’inquiétude, ce sont des éboulements qui ont des décennies donc c’est tout à fait praticable.
Le passage du col de Peja
Le Lac Peja est également quasi à sec, le peu d’eau qui reste est verte vaseuse.
Depuis le col Peja, on domine la vallée jusqu’à Theth, c’est magnifique. Ça me fait beaucoup penser à Torri del Vajolet dans les Dolomites.
Sur certaines cartes, il est indiqué que l’on passe dans des éboulis. Mais pas t’inquiétude, c’est un chemin tracé et fiable.
La descente jusqu’à Theth va être sportive et longue. Très longue.
La descente serpente dans des petits cailloux claires qui finissent par bruler les yeux. Il fait une chaleur terrible et il y a peu d’ombre. Ça va durer quatre interminables kilomètres. Ceux que j’ai croisé diront aussi que c’était l’une des descentes les plus usantes.
Vérifiez bien votre tracé car ça devient labyrinthique avant le bar.
Le bout du chemin
Avant d’arriver sur Theth, il y a un bar (alors on parle d’un cabanon en béton avec juste un frigo, de l’eau et des chips) dont l’arrêt fait du bien ! Un coca frais, des chips et ça repart, car il reste quand même 5 km !
Theth est touristique car accessible en voiture. Il y’a une tyrolienne, un lac, une rivière des hôtels. Beaucoup de locaux viennent y passer le week-end, voir la semaine.
J’ai choisi la guesthouse « Pal Rupa » après le centre (pas très judicieux car c’est à 1,5 km du début du sentier de demain). Il y en a des plus proches.
La guesthouse est un peu bruyante (beaucoup de monde pas très respectueux) donc sommeil pas dingue.
C’est le logement le plus peuplé que j’ai vu sur le Peaks of the Balkans.
Étape 3 : Theth - Valbona
- Distance : 18km
- Temps : 7h30
- Dénivelé positif : 1100 m
- Dénivelé négatif : 800 m
- Accès à l’eau : difficile. Cabanon à boissons en bas de la descente puis plus rien jusqu’à Valbona.
Départ à 7h15 car ça va être une grosse journée. Partir tôt le matin permet de profiter des basses températures (15 / 20 degrés) du matin.
Me voilà donc à repartir dans l’autre sens pour récupérer l’entrée du sentier qui va monter directement dans la forêt, sans s’arrêter, jusqu’au col Valbona.
C’est long, mais le chemin est plutôt cool et assez facile. À partir de la guesthouse au milieu de la forêt, ça grimpe fort jusqu’au col Valbona. L’arrivée en haut est une agréable délivrance (avec 8 kg en moins, la montée est surement plus facile).
Le col de Valbona, le rendez-vous du Peaks of the Balkans
Comme Theth et Valbona sont 2 villages touristiques, il y a du monde sur le col, je suis assez surpris. Il doit y avoir une cinquantaine de personnes ! Beaucoup partent de Theth ou Valbona et font juste l’aller/retour.
Ils ont un petit sac de 2 kg, musique à fond et me regardent, chargés comme une bourrique, avec mes 2 sacs. Deux salles, deux ambiances.
On peut grimper encore sur un rocher pour être encore plus haut et se prendre en photo. Personnellement, je passe mon chemin sur cet effort supplémentaire. Je vais reprendre mon souffle et chercher mes clavicules qui doivent se balader quelque part (le poids du sac m’use les épaules)…
Les vues des 2 cotés sont incroyables (avec une préférence vers Valbona). C’est clairement un des plus beaux cols du Peaks of the Balkans.
La longue descente vers Valbona
La descente se fait en 2 étapes. La première est raide, dans les cailloux, en bord de ravin et mets les genoux à rude épreuve puis la seconde c’est de la forêt et des racines.
La marche dans la rivière asséchée est interminable ! Elle finit au niveau de l’hôtel « Fusha e Gjesë ». Vous avez des « taxis » qui attendent pour vous emmener au centre, car il est à 4km.
Je décide de marcher et je le regrette un peu, car mes pieds commencent à souffrir et c’est le long d’une route goudronnée donc bon…
Une guesthouse au pied de la montagne
Je m’arrête à la Guesthouse Rilindja, géniale, à l’extrémité de Valbona. Je suis aux pieds des montagnes et ils font restaurant aussi donc je peux tester des spécialités. Là ça sera soupe de légumes et viande (la viande à une couleur bizarre mais la soupe incroyable !).
Étape 4 : Valbona - Cerem
- Distance : 12km
- Temps : 4h
- Dénivelé positif : 540 m
- Dénivelé négatif : 400 m
- Accès à l’eau : juste le premier kilomètre, mais l’étape étant très courte, 2 litres suffiront.
Grasse mâtiné jusqu’à 7h30 pour partir à 8h15 tellement l’étape est courte. Ça fait du bien d’avoir une petite étape calme après tout ça.
Ce n’est pas une étape incroyable, car on longe de la route goudronnée puis une route en terre dure. Depuis la guesthouse Rilindja on peut bifurquer sur la droite avant le pont et longer pendant 1,5 km la rivière (c’est déjà ça de gagner sur le bitume).
Ensuite, ça monte doucement jusqu’au village de Cerem.
Le seul point négatif (par beau temps) ce sont les nuages de poussière créés par les 4×4 qui passent (un toute les 30 mn environ). Pensez à prendre un foulard ou de quoi se masquer le visage.
Cerem est un tout petit village, un peu abandonné avec quelques guesthouses. Le fils de la famille qui m’accueille fait le rabatteur à l’entrée du village pour ceux n’ayant pas trouvé de logement.
Étape 5 : Cerem - Doberdol
- Distance : 14,5km
- Temps : 5h30
- Dénivelé positif : 1030 m
- Dénivelé négatif : 440 m
- Accès à l’eau : oui, mais attention, beaucoup de pâturage.
C’est une étape que j’attendais, car elle est assez cool (j’ai pas non plus dit reposante). Elle a de marrant qu’on repasse au Monténégro pour ensuite revenir rapidement en Albanie.
Comme il a pluie 4h hier soir, l’atmosphère est humide et brumeuse, c’est assez chouette.
La première partie se fait en forêt principalement. Ça monte bien, mais ça reste un tronçon assez facile.
Je repasse par la frontière monténégrine pour 1,5 km avant de revenir en Albanie.
Les frontières sont encore une fois symbolisées par des panneaux rouges.
L’étonnant village de Balqin
Vers le petit village isolé de Balqin, les nuages se dissipent et je peux enfin voir les montagnes autour. Balqin est vraiment sympa (c’est un tout petit village d’une dizaine de fermes et d’une guesthouse). C’est rural de chez rural. Ils sont assez autonomes avec leurs vaches, potager, etc. car le ravitaillement n’est vraiment pas simple ici (il n’y a pas de ville avant plusieurs heures).
Avant d’arriver à Doberdol, ça monte, ça descend, ça monte, ça descend. J’ai un peu hâte d’arriver.
Il faut passer dans une forêt assez dense, à travers fougères et branches avant d’arriver au village. Je ne le vois pas de loin donc ça rend l’arrivée un peu surprenante.
Arrivée à Doberdöl
Le village de Doberdol est magnifique. Clairement le plus beau village du Peaks of the Balkans.
Pareil, on parle là que de quelques fermes et d’un énorme camp / guesthouse qui peut accueillir beaucoup de monde (surement 30 couchages + tentes).
Mais le village est littéralement au creux des montagnes, calme, le paysage est magnifique et les montagnes avec le coucher de soleil sont sublimes.
Ce qui met la pression, c’est que l’on voit l’étape de demain. La belle montagne bien raide. L’étape que je redoute depuis le début car il va falloir grimper 500m de dénivelé sur seulement 1,5 km… c’est un mur !
Repos bien mérité !
Le soleil pointe le bout de son nez, donc je vais en profiter pour faire une sieste au soleil sur la colline en face.
Il est 17h, certains jouent au volley, d’autres préparent l’étape de demain et d’autre dorment (quand d’autres arrivent à peine au village).
Dans le camp, je dors dans une cabane en bois avec juste 4 lits bien rustiques, mais c’est bien suffisant.
Petit problème du jour, comme je n’ai pas eu accès à de l’eau potable depuis quelques temps, j’ai très peu bu (rares ruisseaux entourés de pâturage). Cumulé à un effort physique intense, mes reins ne fonctionnent plus bien et j’urine littéralement du sang. C’est très étrange comme expérience.
Il va falloir boire beaucoup d’eau dans les 3 prochains jours pour que ça s’arrange. Me faire évacuer par hélico n’est pas dans mes plans…
J’avoue ne pas encore avoir testé mon Steripen avec une eau « souillée ». Il faudrait que j’essaie un jour en fin de voyage, ou en week-end en France.
Étape 6 : Doberdol - Milishevc
- Distance : 20km
- Temps : 7h
- Dénivelé positif : 1015 m
- Dénivelé négatif : 1080 m
- Accès à l’eau : difficile, beaucoup de pâturages
Je décide de partir à 8h30 (besoin d’1h de sommeil en plus aujourd’hui) pour l’ascension du mur de Doberdol.
Il faut traverser le village et se fier à sa carte, car le début du chemin n’est pas super bien indiqué. Comme je ne situe pas bien le chemin, je coupe au milieu des vaches.
Ça monte fort d’un coup, mais l’avantage c’est que le sentier serpente (ce que j’espérais) donc c’est moins difficile qu’imaginé. Je m’étais fait toute une montagne (haha…) de cette première partie.
Les trois frontières
En 1h j’arrive au sommet de la crête et je décide de grimper encore (100 de D+ en plus) pour atteindre le sommet de la montagne où l’on est à la jonction des 3 frontières du Monténégro, de l’Albanie et du Kosovo.
La vue d’en haut est incroyable ! Et étonnamment, on arrive un peu à distinguer les différences de paysages entre chaque pays. Ils sont clairement bien séparés par les montagnes donc on visualise bien quel pays est lequel.
Je redescends directement depuis ce sommet et je longe la crête séparant le Monténégro du Kosovo. Cette partie du trek est vraiment belle.
Des sapins et encore des sapins
Je me fais une pause déjeuner avec vue sur les montagnes. Lunch pack que j’ai fait ce matin au camp (tartine de tomate et fêta).
Après le col Roshkodol, ça devient plus compliqué. Je finis dans les sapins, avec des branches qui gênent le passage. Une fois sorti de cette forêt de petits sapins, il n y a plus d’indications.
Là, je me rends compte que je n’ai plus mon téléphone… surement perdu dans la forêt… super, j’ai plus qu’à remonter.
Après quelques centaines de mètres, le Hollandais qui me suit me fait signe qu’il a trouvé un téléphone. Sauvé !
Ça descend assez fort ensuite et en bas c’est la rivière. Difficile de comprendre comment rejoindre l’autre côté. Je réussis à passer sur des rochers dans l’eau pour rejoindre l’autre rive… mais là, je me retrouve dans une forêt de grands sapins avec à peine la place pour me faufiler… J’ai très peu de place si je ne veux pas finir dans le ravin, donc pas simple (et donc pas le bon chemin).
En sortant de là, je me retrouve encore au milieu des vaches, sans trop savoir où j’ai atterri. Je vais aller tout droit, je vais bien finir par tomber sur le village.
Passer par Roshkodol
Après quelques centaines de mètres, je trouve le village de Roshkodol. Je vais pouvoir raccrocher avec le sentier qui mène à Milishevc (prononcer Milisevitch).
La vue sur le village en contre bas est vraiment belle !
Ça grimpe bien et les 4 km restant sont assez fatigant. Après avoir bien grimpé et bien descendu, ce dernier tronçon remonte de 200 m de dénivelé positif.
Je ne sais pas où dormir, donc je vais poser mon sac au Rrusta. Tenu par une dame assez âgée, sympathique et aux petits soins. Sa maison est très rustique, mais les 2 chalets qu’elle a fait construire à côté (pour les randonneurs) sont neufs et un peu en décalage avec le reste.
Ici on se sert beaucoup soi-même (directement dans le frigo des refuges, bar, etc.) puis ont dit ce qu’on a prix et on paye avant de partir. Ils marchent beaucoup à la confiance. Ça fait du bien !
Elle a une petite étable avec 2 vaches, donc elle fabrique elle-même sa fêta.
Étape 7 : Milishevc – Reka e Allagës
- Distance : 18km
- Temps : 7h
- Dénivelé positif : 870 m
- Dénivelé négatif : 1280 m
- Accès à l’eau : Après la route principale, en remontant sur Reka au niveau de la Cascade Shtegu i Ujëvares
Bon, c’est clairement l’étape que j’ai le moins aimé. Que de la descente raide et glissante et l’étape finit sur de la route à travers des stations d’hiver…
Petit-déjeuner dehors, avec la brume du matin c’est magnifique ! Étonnamment, il fait plutôt bon à 7h30.
Monter dans les pâturages
Ça commence raid, car il faut escalader la montagne face au village de Milishevc, à travers les vaches (encore). Il y a 400m de D+ à gravir pour arriver au sommet.
Après le sommet, bien faire attention aux repères pour éviter de se retrouver dans les sapins (encore)… Pourtant ils ont mis de beaux piquets tout neuf… j’ai dû être déconcentré par les mottes de taupes… je me disais qu’elles n’ont pas une vie facile avec tous ces cailloux… Bref, je retrouve le chemin 15 mn plus tard.
Sur le Peaks of the Balkans, il y a beaucoup de repères. Des fois pas très visibles, mais ils sont là. Si vraiment vous n’en voyez pas en 30 mn c’est que vous êtes soit perdu, soit sur le bon et unique chemin (dans quel cas ils ne s’embêtent pas à marquer).
La descente
Et là… c’est la partie pas marrante. Après avoir traversé une plaine (au niveau de l’étang, passez par le sentier de gauche, qui le surplombe. C’est plus court), j’attaque la descente à travers les buissons.
C’est un peu boueux, glissant, les branches griffent, c’est casse figure… pas agréable. C’est comme ça pendant 3 km !
Une fois sortie des buissons… c’est calme pendant 1km, puis ça recommence ! Si vous pensiez que vos genoux en étaient sortis sains et saufs, le tronçon dans la forêt va les terminer. 370m à descendre sur 1,5km… ça n’en finit pas !
Le plus étonnant c’est l’arrivée. En sortant de la forêt, je tombe dans la cour d’un restaurant avec des jeux pour enfants. Le dépaysement est violent.
La fin de l’étape n’est pas top car ça longe, durant 2km, une route bitumée à côté des voitures (l’équivalent d’une départementale), puis ça monte vers Reka via une route bitumée également (moins passante mais pas dingue).
Il y a le sentier des cascades qui peut être un spot calme pour la pause pic nic.
Il n’y avait pas un débit énorme, mais on est en plein été.
Reka est un village mignon. Ça change du village que j’ai traversé il y a quelques minutes, qui était plus moderne.
Reka e Allagës, enfin !
Je pensais arriver à 17h mais finalement j’y suis à 15h. Je vais pouvoir prendre mon temps, me reposer et aller faire des photos.
Je passerai la nuit à la guesthouse Ariu. Nous sommes 5 à y dormir (les 2 hollandais que j’ai déjà croisé, l’Israélien avec qui j’ai dormi hier soir et la Galloise qui marche seule avec son énorme sac et sans bâtons). C’est plutôt chouette de recroiser des têtes familières.
Ce soir je goûte les poivrons à la crème. J’ai rarement mangé un plat aussi bon !
Il y avait du Byrek (feuilleté aux épinards), salade tomate et choux, une soupe (Fergesë peut être ?) du Djath (féta)
Étape 8 : Reka e Allagës – Drelaj
- Distance : 9 km
- Temps : 3h
- Dénivelé positif : 500 m
- Dénivelé négatif : 700 m
- Accès à l’eau : Il y a un point d’eau sur la fin de l’étape
L’étape d’aujourd’hui va être super simple car j’ai changé mes plans. Au lieu de rejoindre directement Liqenat, je vais m’arrêter à Drelaj (entre les 2).
Ça me permettra d’ajouter une étape et demain soir, de dormir au lac de Liqenat (et faire Reka > lac de Liqenat, c’est 24 km, 1800 de D+ et 1100 de D- donc… sans façon).
Attention au départ de cette étape, il faut passer par le pré à côté de l’étable. Si vous passez à gauche d’Ariu, le sentier est vraiment sauvage/abandonné.
Il faut être vigilant sur ce premier tronçon car très mal indiqué, on peut vite se tromper de chemin.
Ils ont créé un nouveau sentier qui est peut-être plus chouette car il passe dans la forêt et à flanc de montagne à travers les fougères. Plutôt sympa.
Follow the sign
Pensez que dès l’instant que vous avez les marques du trek (cercle rouge/blanc ou 3 lignes rouges/blanches) c’est que vous êtes dans la bonne direction.
Ça donne ensuite sur un chemin de 4×4 qui mène au village de Pepaj. Une fois traversé, j’arrive dans un tronçon de forêt avant d’arriver à Drelaj.
Le petit village de Drelaj
J’élis domicile à Shqiponja à 11h (j’ai toute la journée devant moi !). Je suis tout seul, il est tôt, donc je vais prendre une douche, faire une sieste au soleil, manger et me reposer.
C’est très calme mais il faut tout de même que je me batte avec les poules pour qu’elles arrêtent de manger mes chaussettes !
Étape 9 : Drelaj – Lac de Liqenat
- Distance : 15 km
- Temps : 6h
- Dénivelé positif : 1200 m
- Dénivelé négatif : 400 m
- Accès à l’eau : il y a une rivière avant de monter sur Liqenat sinon directement à Liqenat.
Départ à 7h30 pour rejoindre le lac de Liqenat dans l’après-midi.
La première partie est le long d’une route goudronnée qui mène à un énorme hôtel visiblement. Dès l’instant qu’on bifurque (à gauche) pour monter vers Dugaivë, la route est moins passante et bien plus calme.
Bien se fier à sa carte, car l’entrée dans la forêt n’est pas très visible. Pour y entrer, il faut traverser la grande étendue d’herbe à côté du terrain de jeu pour enfant.
Attention, en arrivant sur la route, il y a deux chemins. Favorisez peut-être celui de droite (quand vous longerez le mur en pierre), car celui de gauche j’ai dû sauter un mur de 2m.
Grimper jusqu’au village de Liqenat
La montée jusqu’à Liqenat n’est pas très intéressante, c’est le long d’une route goudronnée qui ne fait que grimper.
Une fois au village, je mange à l’Hôtel Te Liqeni. Je pensais acheter de quoi faire des sandwichs aux minimarket, mais les deux étaient fermés…
Petite surprise, les hollandais (lui a 56 et elle un peu moins) débarque aussi au restaurant, donc on mange ensemble. Ils sont adorables, ils m’offrent même le repas. Je leur ai promis de payer ma tournée quand je pouvais.
J’ai goûté le Fli (un gâteau de crêpe). C’est un peu fade (ce sont juste des crêpes empilées au final).
Le lac de Liqenat
On grimpe tous les 3 jusqu’au lac. Lui ne rêve que de s’y baigner… vu la chaleur ça ne peut être qu’une bonne idée.
On trouve un coin assez plat pour planter notre tente. Je pensais qu’il y aurait un espace bien plus grand pour ça.
C’est le premier vrai lac que je croise sur le trek Peaks of the Balkans en 9 jours.
J’essaie d’aller me baigner, mais le fond est très vaseux et il y a plein de choses en dessous qui rend le déplacement pas facile. Il faut réussir à trouver un endroit du lac où le bord n’est fait que de cailloux.
J’ai vu qu’il y a un refuge à 1km. Je décide d’aller voir s’ils n’ont pas des bières, je l’avais promis aux Hollandais.
Je viens de me faire 1km dans la forêt, donc assez content qu’ils soient ouverts et qu’ils en aient. Je remonte jusqu’au lac et je prends l’apéro avec le couple au bord de l’eau.
Étape 10 : Lac de Liqenat - Babino
- Distance : 13,5 km
- Temps : 6h
- Dénivelé positif : 800 m
- Dénivelé négatif : 1100 m
- Accès à l’eau : Possible au refuge où j’ai acheté les bières hier soir.
Cette étape va être une des plus jolies !
La nuit a été fraiche. Il vaut mieux réussir à mettre sa tente un peu sur les hauteurs, car au bord du lac c’est évidemment humide (je m’en doutais).
Étonnamment, il y a un petit vent chaud ce matin (il est 7h) qui s’engouffre autour du lac. Pas désagréable.
La première partie dans la forêt est plutôt sympa, il fait beau et bon. Le deuxième petit lac, après le refuge, est asséché à cette période.
Il faut ensuite grimper dans les cailloux jusqu’au col Jelenka. La vue est déjà pas mal !
Mais alors… en arrivant au col… je découvre la vue et l’étape du jour ! « Amazing » comme disent les Ricains.
Ça y est !
Le fait d’avoir commencé au lac et pas au village m’a fait gagner 400m de dénivelé (et environ 2h de marche), donc la première étape est bien plus agréable. C’est également la dernière grosse étape du trek, donc le passage de ce col et cette vue a quelque chose de symbolique.
Ce qui est très étonnant avec ce premier chemin c’est qu’il est dans une zone appartenant au Monténégro ET au Kosovo. Chacun des pays revendiquent cette zone… donc je ne sais pas trop où je suis.
Le plus beau chemin du Peaks of the Balkans !
Ce tronçon est clairement le plus beau de tout le trek ! Curieux d’avoir votre avis.
C’est assez plat pendant quelque temps, ce qui permet de profiter de la vue, des fleurs (et des abeilles qui les accompagnent), des moutons au loin, d’un aigle qui me survole… C’est un beau cadeau pour cette avant dernière étape.
Une chose étonnante, c’est qu’à un moment, j’aperçois le chemin que j’ai pris entre Doberdol et Milishevc. Je savais que je ne passerais pas loin, mais je pensais que la vue serait bloquée par la montagne. Je vois où je me suis perdu dans les sapins il y a 4 jours.
J’arrive à la frontière officielle (avec toujours ce petit panneau rouge) avec le Monténégro et j’attaque la descente (bien pentue) jusqu’à Babino.
Babino, un village en longueur
Je marche jusqu’à une guesthouse proche du sentier de demain. Gago’s Wooden (35€ incluant la nuit, le dîner et le petit déjeuner). Plutôt sympa.
À Babino, vous pouvez négocier avec votre guesthouse qu’elle vienne vous chercher à la fin du trek pour vous éviter 2km de marche en plus.
Quelques vaches en libertés viennent s’aventurer sur le terrain. C’est très nature et ouvert ici.
Étape 11 : Babino - Plav
- Distance : 21 km
- Temps : 7h30
- Dénivelé positif : 720 m
- Dénivelé négatif : 1250 m
- Accès à l’eau : Il y a des petites rivières et points d’eau sur le chemin.
C’est marrant (mais logique), la première partie dans la forêt ressemble énormément à la première étape de ce trek, après Plav, le jour 1. Ça serpente dans une forêt fraiche et sombre.
Il y a quelques fermes après la forêt et même un camp qui est vraiment très sympa (Kolasinki).
Je passe par un village visiblement abandonné : Bajrovica Katun. Qui est un ancien village traditionnel.
Ça grimpe dans la forêt ensuite, mais c’est tranquille. Pas de bruit, quelques écureuils qui se baladent…
J’arrive au gros lac Hridsko. Là c’est un autre délire. Il est grand, profond, magnifique et plus facile de s’y baigner qu’au lac de Liqenat. Bivouaquer 2 ou 3 jours ici doit être très sympa.
Échapper à la police des frontières
Je rejoins ensuite la route en terre. À côté de la cabane (à l’arrivée sur la route), il y a une vue très sympa sur la vallée.
Un chemin officiel descend par là, mais je choisis la version classique (je me suis assez perdu dans les sapins…) en continuant la route à droite. Puis je monte par le sentier (à gauche) à côté du petit refuge.
Ça descend ensuite dans la forêt pendant un moment. C’est assez raid donc les jambes travaillent bien.
En sortie de forêt, je m’arrête pour manger au niveau de la source d’eau maçonnée. Attention, même si ces sources donnent confiance, elles tirent leur eau 20 cm derrière, dans les pommes de pins, donc si le coin est pollué, elle le sera aussi.
Un peu plus loin, il y a un chemin qui mène à Plav mais qui passe par la police aux frontières (la Frontex). N’ayant pas le permis frontalier, j’emprunte un sentier qui passe par la forêt (en passant devant la cabane abandonnée et quelques mètres après, passant dans la rivière, pour rejoindre l’autre coté).
Ce chemin longe des près et des fermes très isolés. C’est plat, calme, donc assez agréable.
Plav !
Au détour d’un virage, je vois Plav au loin, avec son lac. C’est la fin, encore quelques kilomètres et j’aurai fini la boucle.
J’ai l’impression d’être un ovni en arrivant à Plav, sous 30°, avec mon gros sac, mes bâtons et mon air fatigué.
Certains locaux me croisant me félicitent ou me sourient. C’est marrant et sympa en même temps. Il y a une sorte de solidarité chez eux qui fait du bien (surtout après 11 jours dans les montagnes).
Ce n’est pas fini
Finir à Plav aurait été très agréable… mais j’ai mon autre sac à Vusanje ! Il me reste encore à 16 km à faire !
Je passe à l’office du tourisme pour imprimer mes billets de bus pour demain (les compagnies de bus insistent sur ce point, donc je n’ai pas essayé de faire sans les imprimer).
Je vais rejoindre Vusanje en passant en bas ce coup-ci, le long de la rivière.
Je m’arrête après 6km, je suis bien fatigué. Je mets la tente dans un champ. C’est déjà ça de gagné sur demain matin. Ça m’aura fait 27 km aujourd’hui.
Rejoindre Vusanje
Je pars tôt car j’ai dit à la famille qui garde mes affaires, que j’arriverais à 10h. J’espere qu’ils n’ont pas oublié…
Après être passé par de petits villages et des cultures de prunes, j’arrive enfin à Vusanje. Je croise la femme et son fils en voiture… ils avaient oublié… heureusement qu’ils s’arrêtent et font demi-tour ! 5mn de plus et j’étais venu pour rien !
Elle me ramène à Plav en voiture donc on papote un peu. Elle apprend à conduire donc dès que l’on croise la police elle a peur d’avoir été en infraction.
Je mange au restaurant Djerdan, très bon mais bruyant, car chaque table se parle et participe aux conversations des autres tables. 2 types ronflent car ivre mort.
Je passe la journée au camp Sara (une maison avec un gros terrain où on peut planter sa tente). C’est proche de la station de bus de demain donc ça me va.
Retour à Podgorica
Le bus est à 8h30. Au même endroit où il m’a déposé il y a 12 jours.
Il y a des débuts de feux de forêts aux portes de Podgorica donc on se prend des nuages de fumées dans les tunnels.
Je vais manger dans le centre-ville avant d’aller à l’aéroport (le prix du taxi est de 15€ au lieu de 25€ le premier jour…).
Il y a énormément de monde dans l’aéroport, mais au final ça se goupille bien et rapidement.
Conclusion sur le trek Peaks of the Balkans
Avant de partir, j’avais assez peu d’informations claires sur ce trek (refuge, guesthouse, permis transfrontalier, gestion de l’eau…), cela ajoutait un petit côté excitant.
Mais sur place, tout est assez simple : le balisage est bon, il y a des guesthouses à chaque fin d’étape, etc. Attention juste à la gestion de l’eau qui n’est pas simple.
Le Peaks of the Balkans est bien physique (encore plus si on est trop chargé…) car on fait en moyenne 20km par jour avec 1000 de D+ et 1000de D-.
Mais à côté de ça, les paysages sont magnifiques, très nature, avec des troupeaux de vaches et moutons en liberté. Des locaux très accueillant et solidaires. Des framboises, myrtilles, groseilles qui poussent dans la forêt et non mangés par les oiseaux. Des montagnes à perte de vue…
Bref, si vous souhaitez en prendre plein la vue, vous allez adorer.
F.A.Q du Peaks of the Balkans
Comme on passe par 3 pays, malgré le passeport européen, ils demandent un « permis transfrontalier ». Je pense que c’est surtout une façon pour eux et les agences de se faire un peu d’argent.
Personnellement je n’en ai pas pris et je n’ai eu aucun souci puisqu’aucun contrôle.
Quand vous passerez les frontières, vous comprendrez le truc… il n’y a aucun poste frontière !
Vous avez un panneau au milieu des fleurs qui vous indiquent que vous changez de pays et c’est tout. Vous pensez qu’ils vont payer un mec de 8h à 18h, pour contrôler 5 personnes et un lapin qui boite ?
Ça peut être utile sachant que vous dévirez peu du tracé.
Je l’ai fait seulement deux fois, dans des villages assez petits où je craignais de ne rien trouver (Milishevc et Cerem).
L’eau est un sujet.
Il ne faut pas se fier aux cartes sachant qu’en été, beaucoup de cours d’eau sont à sec et les autres, souvent pollué par des pâturages (l’urine et la bouse s’infiltre dans le sol et pollue l’eau).
En guesthouse : ça devrait être la plus propre… mais dite vous qu’elle vient des cours d’eau ou de citerne à l’arrière…
Les sources dans les villages : elles prennent leurs sources dans les prés et forêts et sont donc potentiellement polluées (si pas de pâturage, alors c’est bon).
Je faisais en sorte d’avoir 2 à 2,5L d’eau dans la journée (dont 500ml pour mes plats lyophilisé).
Oui, il faut filtrer son eau impérativement.
J’utilise un Steripen. C’est extrêmement pratique. Je filtrai tout de même deux fois au cas où.
Pas vraiment de crainte à avoir si vous faite attention.
- Serpents venimeux : j’en ai croisé que deux.
- Ours : il y en aurait moins de 100 sur tout le trek. Un aurait été repéré pas loin d’un village à ce moment là.
- Loups : il y en aurait quelques-uns.
- Chiens : attention aux chiens qui gardent les troupeaux de mouton, ils sont assez agressifs voire dangereux.
Les prises électriques sont comme en France (pas besoin d’adaptateur).
Il y en a dans toutes les guesthouses. Pas besoin de panneau solaire sauf si vous êtes en autonomie totale.
Le soleil se couche à 20h et se lève vers 7h
Planter sa tente sur le trek est assez facile. Il y a beaucoup d’endroit où c’est possible et toléré tant que vous respectez l’endroit.
Trouver du gaz est assez facile (station essence ou supermarché).
Le problème est que ce ne sont que des bonbonnes qui se percent et non qui se vissent (1€ la bonbonne de 250ml). Il faut donc acheter un adaptateur avant de venir ou acheter le réchaud sur place (8€).
Il est quasiment le même qu’en France, à 1 ou 2€ près sur certaines choses.
- Guesthouse : 20 à 35€
- Boissons : 1,5 à 3€ (souvent 2€)
Au Monténégro, Albanie ou Kosovo on peut utiliser l’euro.
Dans certains petits villages d’Albanie, il peut être utile d’avoir un peu de Lek sur soi (la monnaie locale).
Personnellement, j’ai dû utiliser l’équivalent de 5€ en Lek, mais j’aurais pu ne pas le faire.
Oui, quasi toutes les guesthouses ont du wifi (rarement très performant).
Astuce : repérez où ça capte le mieux et choisissez votre chambre/lit en conséquence.